conte sur l'accueil de l'autre
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Contadiralire (Adresse IP journalisée)
Date: Sun 18 November 2018 19:28:28
Une petite fille aime bien aller voir son arrière Grand mère qui lui raconte toujours des histoires d'avant...
—" Célia, tu sais dans mon village, en Provence, quand j'étais petite, pour la nouvelle année, le jour du 1er janvier, tout le monde offrait un cadeau à tout le monde, et c'était comme ça tous les 1er de l'an. Devine un peu. Qu'est-ce que cela pouvait bien être ?"
Célia cherche dans sa tête et elle dit :
—" Il faut beaucoup d’argent pour acheter des cadeaux pour tout le village. Les gens étaient donc riches dans ton village Grand-Mamie ?"
Grand-Mamie rit en disant :
—"Mais non, en ce temps-là , nous avions bien peu d’argent, et personne dans le village n’achetait de cadeau. Il n’ y avait même pas de magasins, comme maintenant."
—"Alors, vous fabriquiez des cadeaux ?"
—"Non. Pas vraiment !"
...
—"Alors, comment vous faisiez ?"
—"Écoute voilà ..., c’était très simple.
Autrefois chaque famille fabriquait son pain. Dans les maisons, il n’y avait pas d’eau au robinet comme aujourd'hui, et on allait chercher l'eau à la fontaine sur la place du village, la fontaine coulait sans arrêt.
Le 1er janvier tôt le matin, à peine la nuit finie, la première personne qui sortait de chez elle pour aller remplir sa cruche à la fontaine, posait un pain frais sur le rebord de la fontaine, tu la connais la fontaine en pierre de mon village.
La personne qui arrivait après prenait le pain et au même endroit elle posait elle aussi un pain qui venait de chez elle, juste comme ça sur le rebord de la fontaine pour la personne qui viendrait ensuite et la suivante faisait de même ainsi de suite…
Ce jour là , dans chaque maison, on mangeait le pain offert par quelqu’un d’autre. On ne savait pas de chez qui il venait, mais je t’assure que ce pain nous semblait bien bon parce que c’était comme un cadeau de l’amitié.
Dans le village parfois il y a des gens fâchés entre eux et comme ils ne savaient pas de chez qui venait le pain, ils mangeaient peut-être le pain de ceux avec qui ils étaient fâchés.
C’était un peu comme une réconciliation, un cadeau pour la nouvelle année…"
Pendant plusieurs jours, cette histoire trotte dans la tête de Célia.
Et puis Célia a une idée. Elle glisse dans son cartable une tranche de pain de campagne. C'est le pain qu’on mange dans la maison de Célia.
Et à l’école, juste avant la récréation, elle pose la tranche de pain de campagne sur le bureau de Louis son voisin de classe, bien visible, Louis a toujours faim.....
s'en suit une solidarité entre les enfants autour du pain de chacun des autres...
Et à la fin c'est Célia qui aura quelque chose à raconter à sa Grand-Mamie le prochain dimanche.
Voilà le corps du conte...une belle histoire écrite par Michèle Lochak en 1980 aux éditions Père Castor. Je ne sais pas si c'est encore édité mais on peut le trouver en occasion.
Diroulire : retrouvez moi maintenant sur [diroulir.blogspot.fr] c'est la suite de "contadiralire".